Impossible de réussir une prise de parole en public sans être capable de gérer le stress que cela peut provoquer en nous.
Dans le post précédent j’ai essayé de vous transmettre quelques conseils pour rendre vos prises de parole en public plus faciles et vous aider à dépasser votre peur de l’oral, si celui-ci est aussi votre cas.
Dans la continuité, découvrez 9 paradoxes pour vous aider à mieux gérer le stress et qui vous aideront à améliorer vos prestations à l’oral si vous apprenez à les exploiter à votre avantage :
1. Minimisez la quantité de stress de votre audience, en augmentant la quantité de personnes présentes dans l’assistance
Ma théorie est que plus il y a de personnes qui assistent à votre présentation et plus petite sera la quantité de stress absorbée par chaque membre du public. En effet, le stress que vous ressentez est transmis à votre public, si celui-ci est nombreux, il sera alors plus facile pour vous de réussir votre présentation. Cela peut vous paraître absurde, mais par expérience, je peux vous garantir que plus vous avez face à vous une salle comble et plus vous avez de probabilité que votre public trouve vos blagues marrantes, commence à rire et même applaudisse vos démonstrations réussies.
2. Si vous avez peur d’oublier ce que vous avez à dire à l’oral, supprimez tous les mots de vos slides
Trop souvent en entreprise, nous avons ce réflexe de rédiger notre discours sur chaque slide powerpoint l’illustrant, comme si cela avait à être lu par le public. Et nous le répétons ici assez souvent, c’est bien évidemment une erreur.
Si ces slides ont vocation à être projetés, le texte que vous y insérez ne vous sera d’aucune aide. Vous ne pourrez pas vous permettre de le lire une fois sur scène, au risque de prendre votre public pour des idiots, incapables de le faire eux mêmes.
A l’inverse, si vous n’utilisez que des images (ou très peu de mots) vous allez vous obliger à avoir en tête les principaux points à couvrir pour chaque slide. Et si vous avez un trou de mémoire, vous aurez alors toute la liberté d’improviser sans que votre public ne s’en aperçoive.
3. Si vous avez à vous exprimer entourés de très bons speaker, demandez à présenter juste après l’un d’entre eux.
Généralement, lors de séminaires ou conférences, les speakers les moins expérimentés font souvent le choix d’intervenir bien avant ou bien après un speaker reconnu, pensant ainsi, qu’aucune comparaison ne leur sera faite. C’est une mauvaise stratégie !
Il existe une certaine excitation après une conférence réussie, faite par un bon orateur et pouvoir s’adresser à ce public enchanté, immédiatement après ce moment aspirationnel est un excellent choix. Non seulement parce que vous pourrez surfer sur cette vague d’enthousiasme et de tolérance laissée par le précédent speaker, mais aussi par ce que vous pourrez faire référence au discours qui vous a précédé pour soutenir un argument que vous avancez vous même. Pensez-y !
4. Pour satisfaire la curiosité de votre auditoire, refusez toujours de fournir vos slides imprimés.
Distribuer des exemplaires de vos slides en ‘print’ à chaque membre du public, en amont de votre présentation nuit gravement à l’attention que l’on vous portera une fois sur scène (tout comme à l’environnement). Les personnes commencent généralement par feuilleter les slides, puis finissent par tapoter leur iPhone, en se disant que de toute façon s’ils manquent une info importante, ils pourront toujours la retrouver sur les impressions.
Si vous souhaitez laisser une trace écrite à votre public pour qu’il puisse s’y référer par la suite, mettez alors vos slides sur un lien dropbox, ou postez les principaux points abordés dans un post sur votre blog, cela générera qui plus est des re-visites sur votre site. Quoi qu’il en soit, dites-le qu’à la fin de votre intervention, pour garantir que l’on vous porte toute l’attention que vos idées méritent.
5. Si vous avez déjà hâte que votre présentation se termine avant même qu’elle ait commencé, consacrez lui la journée.
Une des meilleures choses à faire si vous souhaitez mieux gérer le stress avant un oral important, c’est d’arriver sur place le plus tôt possible.
Vous aurez ainsi tout le temps de checker la salle, brancher votre PC, passer en mode « presenter view » et voir si tout fonctionne comme prévu.
Profitez-en pour rencontrer et vous présenter aux organisateurs ainsi qu’aux premiers arrivés parmi le public. Cela vous permettra de dépasser les à priori de la première impression, vous rendre compte mutuellement que vous êtes des gens normaux et sympas par défaut. Croyez-moi, vous vous sentirez alors tout de suite moins stressé, tout en vous ayant constitué un petit groupe de supporteurs, utile une fois sur scène.
6.Si les Q&A vous stressent, encouragez-les le plus possible.
Les questions sont une excellente opportunité de convaincre les plus septiques, car vous pouvez adapter votre discours aux doutes et problèmes rencontrés par votre public. Pour stimuler celles-ci, servez vous des personnes rencontrées juste avant votre intervention. Ces personnes sont souvent les premières à vaincre la timidité et à lever la main. Si vous vous trouvez coincés par une question, n’hésitez pas à demander au membres du public de partager leurs points de vue sur le sujet. Cela vous permettra de prendre une gorgée d’eau fraîche, le temps de trouver les bons éléments de réponse.
7. Si vous avez une voix qui porte, demandez un microphone.
Très souvent, certains orateurs, conscients de leur voix portante, pensent qu’ils peuvent se passer du micro, mais ceci est une grave erreur.
Avec un micro, qu’importe votre voix, vous allez pouvoir parler à votre volume naturel, tout en n’ayant pas besoin de crier pour être entendu au fond de la salle. Vous pourrez aussi augmenter ou réduire l’intensité de votre voix plus aisément, de façon à rythmer et rendre plus captivant votre discours.
8. Les erreurs ou bugs en live peuvent être embarrassants, alors pointez les et jouez-en.
En présentations il est commun que la loi de Murphy se confirme face à votre public. Si votre ordi bug, la vidéo ne se lance pas ou que le wifi vous lâche, deuxième réflexe : ayez recours à l’autodérision. Et troisième réflexe remplacez l’élément défaillant par celui de substitution que vous aurez précautionneusement prévu la veille, lors de votre premier réflexe :)
La plupart du temps, si vous êtes capable de rire des vos propres limites ou celles de la technologie en elle même, vous réussirez aisément à gagner la tolérance et l’empathie de votre public, le moment venu.
9. Si vous n’aimez pas le son de votre voix, enregistrez vous et écoutez votre discours en boucle.
Si pour la plupart d’entre nous il est difficile d’écouter le son de notre voix, la meilleure chose à faire pour améliorer vos prestations orales est de vous filmer de façon récurrente. Cela vous permettra de visualiser vos insuffisances et incohérences initiales, tout en identifiant les tics verbaux et non verbaux qui nuisent au message que vous souhaitez transmettre. Autre avantage, si vous avez à réaliser cette même présentation dans le futur, ces enregistrements vous seront d’une grande aide pour vous replonger dans le sujet exposé.
Ces 9 paradoxes paraissent surprenants mais si vous apprenez à les utiliser à votre avantage, vous pourrez alors progresser rapidement, devenir un meilleur communicant et valoriser davantage vos idées à l’oral.
Michael Dias
Fondateur de Spitch, Voyageur, Storyteller, Speaker, Coach de Dirigeants et grand passionné de Présentations.
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