Chaque jour je m’accorde une heure pour faire une sieste au bureau, généralement après le déjeuner, et je ne me sens absolument pas coupable de cela. Bien au contraire je suis convaincu que cela m’aide à rester productif tout au long de ma journée.
Si je n’ai pas vraiment de contraintes en la matière et qu’il ne m’a fallu convaincre personne de m’accorder ce petit luxe, (étant donné que mes clients sont mes seuls « chefs »), j’ai depuis toujours été pleinement persuadé de l’importance de la sieste en entreprise.
Le souci, c’est qu’à mon arrivée dans le marché du travail il y a un peu près 10 ans, la mode était à l’hyper productivité, à la compétition acharnée, au bien paraître. Il fallait se montrer d’une efficacité constante et admettre q’un signe de fatigue était souvent mal vu.
10 ans plus tard, je fais partie de ceux qui essayent de changer les mentalités, de démontrer que cet hyper productivisme dessert employés comme employeurs et que si l’on veut des gens compétents et efficaces il faut leur permettre de gérer leurs journées de travail comme bon leur semble.
Et la sieste au bureauen fait partie !
Dormir pendant sa journée de travail est un taboo en entreprise, tout comme entreprendre une marche à pied pour réfléchir, par exemple.
Faire une sieste après son dej alors qu’il semblerait que tous nos collègues soient frénétiquement en train de répondre à des mails et à préparer des confcalls, sonne comme un manque de solidarité impardonnable et pourtant elle serait de l’intérêt de tous, car admettons-le, personne n’est productif 8h par jour.
Les japonais ont un mot pour cela : “inemuri,” que l’on peut traduire par “dormir tout en restant présent.” Une pratique qui je pense dépasse les frontières, vu les nombreux Coréens chez LG qui la pratiquaient lorsque j’y travaillais.
Les neurosciences, trop souvent connues pour théoriser des façons de stigmatiser les travailleurs et essayer d’expliquer comment ceux-ci ne sont jamais assez productifs, semblent même venir à leur secours cette fois-ci.
En effet, de récentes études ont étudié les performances tout au long d’une journée de travail. Elles ont observé que celles-ci se dégradaient naturellement tout au long de la journée, mais qu’une sieste au bureau de 30 minutes permettait de stopper cette dégradation. Alors qu’une sieste de 60 minutes permettrait même d’inverser le processus, ayant permis aux personnes testées de regagner en productivité pendant leur journée.
Mednick, chercheur et auteur de “Take a Nap! Change Your Life,” insiste même sur le fait qu’une sieste d’une heure permettrait d’augmenter notre capacité de mémoire et d’apprentissage.
Au delà, entre 60 et 90 minutes on entre dans une phase plus profonde du sommeil, connue pour améliorer notre créativité, créer des connections entre des idées divergentes. Une heure et demi étant pour lui la durée parfaite pour une sieste pleinement régénératrice.
Il semble donc assez étonnant que celle-ci soit aussi mal vue en entreprise, bannie même à vrai dire, alors que ses bienfaits permettraient de compenser le stress et la fatigue des transports, du travail, de l’actualité et du quotidien en général.
La vraie raison on la trouve sûrement du coté du patronat, qui à force de tenir le discours de l’insuffisance, de la méritocratie et de la responsabilisation individuelle pour justifier les bas salaires des uns et les privilèges des autres, a fini par légitimer ce genre de contradictions, qui pourraient pourtant leur être bénéfiques si elles étaient repensées.
Pour finir, je ne peux que vous inciter à pratiquer la sieste au bureau au quotidien, dans la voiture, dans des nap bars, aux toilettes même s’il le faut.
Entreprenons cette lutte sans vergogne, l’amélioration de la qualité de vie de ses employés c’est le Management de demain !
Michael Dias
Fondateur de Spitch, Voyageur, Storyteller, Speaker, Coach de Dirigeants et grand passionné de Présentations.
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