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19 Déc 2017

Pourquoi on nous a confisqué notre votre créativité et comment la retrouver

Que ce soit dans le divertissement, la science, les arts ou encore l’informatique, nos sociétés valorisent considérablement la créativité, l’émergence d’idées ou de produits disruptifs et différenciants.

A tel point que nous nous retrouvons souvent dans l’incapacité de faire ou d’agir différemment de ce à quoi nous nous sommes habitués, finissons par considérer que nous ne nommes pas des êtres créatifs, et préférons laisser cela à une petite minorité que l’on juge davantage touchée par la « grâce divine ».

Alors que nous nous retrouvons tous plus que jamais face à des challenges inédits, comme le développement durable, la recherche du bien être collectif ou de l’épanouissement professionnel, domaines dans lesquels la créativité peut clairement nous aider à trouver des solutions nouvelles. Il est aujourd’hui plus que jamais indispensable de réapprendre à penser de façon créative, si l’on ne veut pas finir dans la case dans laquelle on souhaite nous enfermer.

Voici donc 4 choses qui ont ruiné votre capacité à créer et comment faire pour la récupérer :

 

Le mythe du génie créateur

 

Dans nos sociétés modernes on a pris l’habitude de réserver les activités créatives à une petite élite.

Si le but était initialement de maintenir les équilibres de classe, pouvoir décider pour le plus grand nombre, et pouvoir surtout compter sur une majorité corvéable qui serait affairée à la production de biens et services pour tous. Le fait est que l’on a laissé depuis se propager cette idée que le génie créatif serait réservé à une infime catégorie d’illuminés, de super doués, capables de voir le monde d’un regard créatif, artistique, quasiment divin. Alors qu’à l’inverse, le restant du « troupeau », dépourvu de « neurones créatifs » devrait lui se complaire à réaliser des tâches plus simples et pragmatiques.

Alors que les neurosciences nous prouvent bien l’inverse, Ralph Waldo Emerson, célèbre écrivain et poète américain nous révélait déjà à son époque que « dans le cerveau des génies on retrouve les pensées que nous avons pris l’habitude d’inhiber ».

Ce que l’on considère des génies, des créatifs, des intellectuels, n’ont en effet pas de pensées bien différentes du commun des mortels, mais sont juste davantage capables de s’interdire les inhibitions que la société nous a imposées au quotidien et qui nous empêchent de faire surgir en nous davantage d’idées originales.

Un formatage qui est préoccupant tant notre société rencontre aujourd’hui de grandes difficultés à sortir de l’alienation nihiliste, innover dans la pensée et réellement réfléchir en dehors du cadre que l’on nous impose au travail, dans le social, la politique ou encore l’économie.

Pour réussir à se débarrasser de cette inhibition, il est fondamental donc de s’accorder du temps pour se laisser penser, se consacrer à ses passions, utiliser des méthodes de pensée créative (mind mapping, associations, inversion de points de vue, etc…), se libérer des dogmes et éviter que le bruit des opinions extérieures n’étouffe notre propre voix intérieure.

 

L’organisation du travail inhibe l’émergence de nouvelles idées

 

John Cleese, humoriste iconique des Monty Python, organise des workshops enseignant comment stimuler notre créativité. Et l’un des principaux enseignements qu’il dit avoir extrait de son expérience personnelle, c’est que les idées, les solutions innovantes ne surgissent jamais lorsque nous sommes assis et concentrés à résoudre un problème.

A l’inverse, Cleese raconte que pour faire émerger des idées nouvelles, il faut s’informer, se documenter, lire, chercher des informations sur le sujet, puis cesser toute réfléxion, et entreprendre une marche à pied, aller boire un café, ou toute activité déconnectée de notre problématique.

C’est dans cette seconde phase que notre cerveau, plus détendu va commencer à connecter des points sans rapport entre eux, et c’est cette digestion de l’information qui fait ensuite surgir naturellement des idées plus créatives.

Le souci c’est que la plupart des entreprises sont en effet organisées de façon à ce que le travail réalisé ne soit pas créatif, et que leurs employés se contentent d’appliquer les méthodes managériales qu’on leur impose, sans les contester. Les postes fonctionnels sont en effet généralement pensés assis, face à son PC et les deadlines, la pression du résultat et de l’efficacité économique nous pousse à réaliser nos missions dans une urgence qui est incompatible avec le processus créatif.

Ainsi, pour réapprendre à créer il est indispensable d’imposer un temps court et un temps long à chaque résolution de problèmes. Être à son poste pour s’informer, lire et analyser le contexte, puis prendre le temps de se libérer l’esprit afin de permettre à son cerveau de travailler de façon créative. Et dans ce domaine le télé-travail est une excellente option.

 

Le divertissement nous rend passifs

 

Si le fait que nous soyons bien obligés de travailler pour se nourrir peut justifier un tant soit peu que l’on accepte de réaliser des tâches ne faisant nullement appel à notre créativité au bureau, le fait que l’on soit en train de devenir de moins en moins créatifs dans nos temps libres est lui cependant beaucoup plus préoccupant.

En effet, si nous réfléchissons à ce que nous faisons une fois sortis du bureau, ou pendant nos weekends, il est assez perturbant de constater que nous avons perdu notre capacité à inventer et que nous finissons, la plupart du temps, par nous contenter de rester spectateurs plutôt qu’acteurs de notre divertissement.

Alors qu’enfants nous avions l’habilité d’imaginer des histoires, créer des jeux, ou s’inventer des occupations de façon innée. L’école, puis l’arrivée dans le monde du travail ont souvent sonné comme un appel à la raison, un conditionnement qui est venu restreindre notre capacité à créer.

La télévision, les réseaux sociaux et la mode de la sur-occupation, nous ont même, depuis, amenés à détester de plus en plus le fait de ne pas savoir quoi faire de notre temps libre, nous amenant ainsi à toujours vouloir trouver de nouvelles activités de consommation de bien ou de contenus (achats, films, séries, réseaux sociaux…) pour avoir l’impression d’exister pleinement.

Et cette peur du vide nuit gravement à notre créativité!

Les grecques le disaient déjà il y a plus de 2000 ans, l‘ennui contribue fortement à la stimulation de notre créativité. C’est en effet lorsque nous acceptons de nous ennuyer que nous découvrons une capacité à inventer des divertissements, des jeux entre amis, des thématiques nouvelles pour des conversations ou encore un nouvel angle pour aborder une problématique.

Pour retrouver la créativité dans nos loisirs, il est donc indispensable d’apprendre à s’ennuyer, s’intéresser à de nouveaux domaines, acquérir de nouvelles compétences et laisser notre cerveau se dégourdir.

 

Le danger de l’info en continu

 

Qu’importe que vous soyez accros ou non, la plupart d’entre nous ne peut s’empêcher de faire défiler son feed d’actu, ou regarder les chaines d’info en continu, chaque jour.

Si l’on pense sincèrement le faire pour s’informer et nourrir son esprit critique, la vérité c’est que l’abreuvement d’information à laquelle nous sommes assujettis au quotidien, hormis le fait qu’elle soit souvent polluée par des « experts » dictant ce qu’il faut penser, elle est surtout et essentiellement source de stress et d’angoisse.

Un rapide tour de notre feed facebook, ou autre, nous permet en effet d’être alertés de dizaines de dangers possibles nous menaçants (terrorisme, maladies, insécurité économique…) créant une montée de dopamine dans notre cerveau, qui à la fois nous stimule mais ruine surtout notre capacité à créer tout autant qu’à espérer.

Le souci c’est que plus on est inquiet, moins on est créatifs. Les études démontrent en effet que la peur nous pousse à privilégier la sécurité dans nos choix, ce qui nous fait sombrer dans un mode de pensée stéréotypée, dans laquelle les seules solutions que l’on est capable de proposer restent toujours de l’ordre de la citation, ou de la copie de ce qui a déjà été fait. « Out » donc toute possibilité créative.

Ici la solution est en fait assez simple: évitez de lire les news!

Ce qui aura l’intérêt de vous économiser tout un paquet d’âneries, et vous permettra de retrouver une certaine légèreté d’esprit. Pour cultiver votre esprit critique, lisez des livres, invitez vos collègues à déjeuner, vos amis à diner et amusez-vous.

Car comme disais Montaigne « la vie est remplie de terribles malheurs. La plupart d’entre eux ne nous arrivent jamais ». Et Keynes d’ajouter que de toutes façons « à long terme nous seront tous morts ».

Michael Dias
m.dias@spitchconsulting.com

Fondateur de Spitch, Storyteller, Speaker, Coach de Dirigeants et grand passionné de Présentations. ll est professionnellement issu du Marketing et de l’univers de la Téléphonie Mobile.   Retrouvez le sur Twitter et Linkedin !



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