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13 Nov 2020

5 erreurs que l’on commet tous à l’oral

Nous savons tous à quoi peut ressembler une mauvaise présentation – trop long, trop confus, pas assez dynamique… En tant que public il nous est, en effet, généralement aisé d’identifier les faiblesses des orateurs qui s’expriment devant nous. Cependant lorsque nous entrons sur scène ou face caméra, cela ne nous empêche pas de réaliser ces mêmes erreurs.

Voici les 5 erreurs que nous commettons tous au quotidien et comment les éviter :

 

1.     Oublier de créer une connexion émotionnelle avec son public

 

Nous sommes français, et plus de 5 siècles après Descartes, nous continuons de penser que pour paraître sérieux et compétent il faut rester très rationnel, très pragmatique, se concentrer sur les faits, les chiffres, les données scientifiques, et qu’à eux seuls nos arguments devraient permettre de convaincre notre public.

Et c’est une erreur. Toute présentation est un exercice de persuasion. Si l’on prend la parole en public c’est parce que nous souhaitons convaincre de l’intérêt de nos idées, produits ou services. Influencer une prise de décision d’achat, d’investissement, persuader quelqu’un d’appliquer nos recommandations ou tout simplement de nous faire confiance.

Et s’il est indispensable de construire un argumentaire solide, basé sur des faits, des chiffres, de la logique, il n’est pas moins indispensable d’ajouter également des éléments émotionnels à son discours. Car il n’y a pas de prise de décisions sans investissement émotionnel.

Les décisions sont toujours prises au niveau du système limbique de notre cerveau. Ce sont nos ambitions, nos espoirs, nos envies, nos peurs aussi, qui activent notre prise de décisions.

Et la preuve c’est que nous sommes tous convaincus que l’usage du plastique est mauvais pour la planète, mais cela ne nous empêche pas d’en remplir notre caddy. On est convaincu par les arguments scientifiques, mais nous ne sommes pas assez investis émotionnellement par de possibles conséquences sur notre quotidien, au point de changer de mode de consommation.

Il est donc fondamental, une fois que l’on a soutenu notre argumentation par des faits, des stats, de la logique, d’ajouter également certains éléments émotionnels (histoires, émerveillement, enthousiasme, valeurs…) de manière à agir directement et de façon efficace sur la prise de décision auprès de notre public.

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2.     Être trop exigeant avec ses slides

 

Les slides sont faits pour illustrer votre discours en temps réel. L’accompagner, afficher des images, des titres, des graphiques qui montrent d’une façon visuelle des aspects évoqués à l’oral. C’est tout.

Le souci c’est que la plupart du temps nous essayons de résumer toute notre pensée en format 16 : 9. Et c’est une erreur. Votre « slide deck » n’a pas vocation à y intégrer l’ensemble de votre pensée, les chiffres, les connexions de raisonnement ou votre script comme on le voit si souvent. On doit à l’inverse envisager nos slides comme des  » billboards ». Les affiches sur le bord de la route qui ont été pensées pour être lues et comprises en 2-3 secondes maximum, lorsque l’on est au volant.

Si ce concept marche parfaitement sur ces affiches on oublie trop souvent de l’utiliser pour nos slides, c’est bien évidemment une erreur. Car navré de bâcher votre ego, croyez-moi, personne n’accorde plus de 3 secondes d’attention à vos slides. Déso… !

 

3.     Utiliser des visuels datés

 

On a tous vu passer des présentations avec des images que l’on trouve sur google. Tout le monde a un jour eu recours à ces images cliché, et elles nous ont même un jour paru plutôt cools. Le souci c’est qu’une présentation visuelle pour qu’elle soit efficace doit être capable d’étonner, de capter l’attention par la nouveauté.

Et pour réussir à illustrer ses idées de façons fraîches et étonnantes il faut prendre son temps. Et le temps en entreprise personne n’en a. Et c’est pourquoi on fait tous plus ou moins les mêmes présentations moches, du simple fait que les requêtes que l’on tape sur google pour trouver nos images, sont souvent les premières qui nous sont venues à l’esprit et les mêmes que celles de vos collègues, fournisseurs ou clients.

Pour illustrer vos idées avec impact, il faut du temps, pour rechercher des choses que personne n’a affichées avant vous, il faut connaître également les bonnes sources et acquérir une certaine culture visuelle.

Ce n’est pas très compliqué, mais il faut savoir s’y prendre…

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4.     Utiliser trop de jargon

 

Voici une erreur que l’on critique tous en tant que public, et qu’une fois sur scène on reproduit tous très fréquemment. Le jargon professionnel est une plaie. On le sait, on le constate tous les jours, cela a envahi notre quotidien, on utilise tous beaucoup trop d’anglicismes, d’acronymes, de mots valise, qui peuvent paraître intelligents mais qui ne veulent pas dire grand-chose. Bref, on est tous convaincus qu’il faut le bannir mais rien ne change.

Il y a 30 ans la complexité était la rolls intellectuelle. Plus on était complexe comme Lacan plus cela semblait intelligent. Le monde de l’entreprise a pris le pas, sûrement un peu complexé par le manque de socle scientifique, on s’est mis à créer des concepts, à étiqueter les choses de façon obscure, rapatrier des tendances venues d’outre atlantique. Et cela paraissait cool, branché, élitiste même.

Le souci c’est qu’en 30 ans le monde à un peu changé. On y a ajouté des couches de complexité jamais vues auparavant. Nous sommes désormais stimulés de partout. Nous recevons tous des centaines de notifications chaque jour et notre concentration s’est réduite à tel point qu’elle est descendue en dessous de celle du poisson rouge. Tout autant d’événements qui ne rendent plus supportable ce jargon, qui complexifient la communication et exigent trop d’attention de notre public.

Pour convaincre il est important d’être compris, à l’écrit, à l’oral ou face caméra. Il est donc désormais indispensable de savoir adapter son discours, le rendre accessible à notre public et surtout ne jamais surestimer l’attention que l’on a à vous consacrer.

Et pour cela, bannissez le jargon et tout ira mieux …

 

5.     Dépasser le temps imparti

 

Enfin dernière erreur que l’on observe tous au quotidien, c’est celle de ne pas respecter le créneau qui nous était réservé.

Une présentation efficace, c’est 20 minutes maximum, pourtant la plupart des orateurs les dépassent largement. La plupart du temps, ce n’est pas tant qu’on avait trop de choses à dire mais plutôt qu’on ne suit pas un schéma narratif. On a créé son discours à partir de nos slides et une fois face au public on essaye de rationnaliser l’ensemble, à postériori. On essaye de connecter des points dans sa tête, de trouver un sens.

Le souci c’est que ce faisant, à la fois on perd trop de temps à raisonner en live face au public, et surtout on prend le risque de la diversion. Et ça à l’oral, c’est fatal.

Pour respecter le temps prévu, il est indispensable de structurer son discours en amont. Suivre un schéma narratif, commencer par un contexte, juxtaposer une problématique, puis une solution, etc…

Ce n’est qu’en suivant un plan que l’on peut donner une direction et la suivre. Pensez-y !
 

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Michael Dias
m.dias@spitchconsulting.com

Fondateur de Spitch, Storyteller, Speaker, Coach de Dirigeants et grand passionné de Présentations. ll est professionnellement issu du Marketing et de l’univers de la Téléphonie Mobile.   Retrouvez le sur Twitter et Linkedin !



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