Pourquoi-vos-meilleurs-collaborateurs-sont-ils-en-train-de-démissionner
17 Nov 2017

Pourquoi vos meilleurs collaborateurs sont-ils en train de démissionner

Le turn-over chez les cadres n’a jamais été aussi important dans les entreprises.

Les profils ayant plus d’opportunités sont en effet souvent plus enclins à plier bagage et aller voir si l’herbe est plus verte ailleurs, qu’ils ne l’étaient il y a 10 ans. Si le salaire peut parfois servir de motivation, les études démontrent qu’à l’inverse c’est le management qui est la principale cause des changements d’employeur. Un départ des meilleurs éléments qui coûte parfois très cher aux entreprises et qui est souvent synonyme de malaise au travail.

Voici donc les principales raisons qui poussent vos meilleurs éléments à vous quitter (et comment les retenir) :

 

La surcharge de travail

 

Dans un pays où nos politiques ont pris l’habitude d’user de leur manque d’honnêteté intellectuelle pour nous rabâcher au quotidien qu’il faut travailler plus et que la main d’œuvre française n’est pas assez compétitive, il n’est pas étonnant que l’on retrouve cette stigmatisation répliquée en entreprise également.

Alors que notre productivité a bondi depuis 20 ans et que l’on est l’un des pays les plus compétitifs au monde, aujourd’hui la grande majorité des travailleurs dit souffrir de stress au travail dû à un « work load » de plus en plus indécent.

Selon Christophe de Jours, Psycho-dynamicien, la souffrance au travail provient de cet écart entre les aspirations nobles du travailleur qui veut toujours bien faire son travail, et les préconisations, les méthodes managériales, ou les conditions de travail qui rendent impossible le travail bien fait.

Et cette réalité on la retrouve aujourd’hui malheureusement dans l’ensemble des secteurs. Une course à la sur-productivité qui est en réalité complètement contre-productive, et fait fuir tous ceux qui en ont les moyens.

 

Le manque de reconnaissance

 

Si le contrat de travail est un accord entre une personne qui accepte de donner 8 heures de son temps chaque jour, contre un salaire stipulé en amont, la réalité de l’entreprise c’est que, tacitement, nous nous conditionnons tous, les uns les autres à rester bien après 18h chaque jour, en signe de reconnaissance ou de solidarité, et les smartphones ne sont pas venus arranger la situation.

Ce sentiment d’engagement des travailleurs qui acceptent de donner de leur temps pour démontrer leur sérieux, leur courage, pour que le travail soit bien fait, n’est parfois pas reconnu à sa juste valeur par leurs managers. Ce qui participe aussi de cette volonté toujours plus accrue d’aller voir si l’on nous considère un peu plus ailleurs, et dans ces cas là l’argent est rarement la motivation principale.

 

Le manque d’évolution en interne

 
Alors que les collaborateurs internes à une entreprise sont généralement les mieux placés pour connaitre les problématiques, limites et axes d’améliorations de leur activité, il n’est pas rare que le management accorde davantage d’écho aux idées recommandées par des consultants externes ou blogueurs influents, sous pretexte que tout ce qui viendrait de l’extérieur serait forcément plus innovant.

C’est bien évidemment une erreur que de ne pas être capable de tirer profit de la connaissance et de l’expérience présente au sein l’équipe que l’on dirige, tout comme le recrutement externe vient souvent miner le moral d’éléments qui auraient pu continuer de s’épanouir ou relancer leur carrière dans un nouveau poste ou une nouvelle mission.

 

Le manque d’autonomie

 

Autre raison poussant vers la sortie les meilleurs éléments, c’est bien sûr le manque d’autonomie concédé aux employés par leurs managers.

À l’heure où la technologie nous permet désormais de réaliser la plupart de nos missions à distance depuis chez soi ou un espace de co-working et ce, avec beaucoup plus d’efficacité, on continue de contraindre nos employés à perdre une à 2 heures par jour dans les transports, dans le simple but de pouvoir les fliquer à l’ancienne.

De la même façon, alors que le travail pourrait être organisé et évalué par rapport aux deadlines et aux objectifs atteints, la plupart des entreprises continuent d’utiliser les heures de présence au bureau comme un marqueur de performances, alors que l’on sait qu’au delà de 45 heures par semaine la productivité diminue drastiquement.

Ce manque d’autonomie est souvent perçu comme une infantilisation et une méfiance aliénante, qui plus est, qu’il est urgent de corriger.

 

Des taches peu stimulantes intellectuellement

 

Des jeux vidéos à internet, le monde est devenu si stimulant (pour le meilleur et pour le pire), qu’il est de plus en plus difficile de nos jours de se complaire à réaliser au quotidien des tâches rébarbatives.

Et pourtant un très grand nombre d’emplois aujourd’hui ne proposent pas bien plus que de l’Excel couplé à l’envoi d’emails.

Alors que nous avons tous en nous une capacité innée à faire progresser l’environnement dans lequel on évolue, il n’est pas rare en effet que l’on souhaite nous contraindre à réaliser des taches peu stimulantes intellectuellement et sans grande marge pour l’initiative individuelle.

A l’heure du digital et des logiciels qui facilitent le quotidien, c’est souvent la rigidité du management qui contraint à ne pas faire évoluer les méthodes de travail, ou à laisser en place des processus redondants et accablants.

Pas étonnant que tous ceux qui le peuvent les fuient.

 

Le manque d’investissement dans leurs compétences

 

S’il y a bien un avantage à rester dans une entreprise c’est parfois celui de pouvoir se former, continuer à évoluer dans son champ de compétences. Le souci c’est que la réduction continue des budgets de formation rend souvent de plus en plus difficile de se sentir progresser lorsque l’on ressent que notre management n’investit pas dans notre savoir faire.

Que ce soit pour des skills techniques, de la prise de parole en public ou du management, la formation est l’un des principaux leviers pouvant permettre de retenir les talents en entreprise et souvent même le moins couteux.

 
En bref :
 

Malgré le climat social, et comme aurait pu dire Booba, ce n’est pas l’entreprise qui quitte le salarié mais bien le salarié qui quitte l’entreprise, en quête, la plupart du temps de plus d’autonomie, d’émancipation et de reconnaissance.

Pour les retenir : plus de loyauté, de meilleures conditions de travail et une formation adaptée sont essentielles.

Il n’y a pas de bon ou de mauvais éléments, il y a surtout des bonnes et mauvaises conditions pour réaliser le travail qui nous est imparti. À nous managers, de faire ce qu’il faut pour les retenir.

Michael Dias
m.dias@spitchconsulting.com

Fondateur de Spitch, Storyteller, Speaker, Coach de Dirigeants et grand passionné de Présentations. ll est professionnellement issu du Marketing et de l’univers de la Téléphonie Mobile.   Retrouvez le sur Twitter et Linkedin !



Un projet de formation ? Parlons-en !