Je reviens de L.A et de San Francisco où j’ai pendant quelques semaines observé de très prêt la communication aux US.

Rencontres avec des homologues, colloques, workshops, talks et standup comedy, j’ai essayé de passer en revue le storytelling tel qu’on le pratique outre atlantique, et essayer d’identifier les différences culturelles qui séparent leur model du nôtre.

Si je pourrais en dire des tartines sur ce qui rend les américains si catchy et efficaces, à chacune de leurs interactions sociales (eye-contact, body langage, catch phrases…), la vérité c’est que le principal enseignement que l’on peut en retirer de ce type d’observation, est à l’inverse quelque chose que j’avais en réalité déjà pu analyser à distance.

A l’image d’Apple, les américains sont connus pour leurs présentations impactantes et to-the-point, alors qu’à l’inverse, nous français sommes réputés pour les longs discours, pour le moins soporifiques.

 

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Alors que leurs présentations débutent souvent par une anecdote, une histoire personnelle qui inspire la solution qu’ils présentent ensuite généralement en 3 parties. Nous français sommes à l’inverse conditionnés par la méthodologie de la disserte, héritée de nos années universitaires.

En effet, la dissertation est la seule méthode que l’on nous ait transmis, un modèle qui formate notre façon de penser. Comme le dis très bien Erin Meyer, professeur à l’INSEAD, en France nous exposons nos idées par déduction. On expose sa thèse pour poser des principes, puis l’anti-thèse, pour valider ces mêmes principes, et enfin on fait la synthèse des deux.

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Alors qu’à l’inverse, les américains préfèrent eux apprendre grâce aux exemples. Ils commencent par toute une série d’observations (citations, images, chiffres, histoires…), puis ils en tirent des conclusions.

Sur scène, les américains vont donc aller beaucoup plus à l’essentiel et de façon très concrète quant aux applications que l’on peut faire des idées qu’ils proposent. Alors qu’à l’inverse, les français vont se(nous) perdre plus facilement dans de longues, savantes mais ennuyeuses démonstrations, pour soutenir leurs propositions.

On note donc une différence d’éducation entre ces deux cultures, des français plus académiques et scientifiques dans leur approche, et des américains plus pragmatiques, avec un déroulé plus à base de storytelling et de syllogismes.

C’est un sujet très intéressant et que j’essayerais de développer prochainement, car d’autres aspects entrent en compte et je n’ai pas mentionnés, comme l’importance de la valorisation sociale, ou encore l’omniprésence du pathos dans le processus de décision, aux US.