Depuis quelques années et notamment le talk the MC Millan « Death by powerpoint » je vois très régulièrement passer sur mon feed des articles proclamant la fin du dit logiciel.
Très souvent décrié pour ses schémas ringards, ses graphiques aux combinaisons de couleur “kitsch” et sa propension à nous faire étaler notre « science » en un nombre interminable de slides, vous êtes très nombreux à souhaiter la mort au logiciel de présentation le plus utilisé au monde.
Et pourtant il semblerait que celui-ci ait la peau dure.
Pourquoi ? tout simplement parce qu’il reste l’outil le plus efficace aujourd’hui et que, par expérience, je peux vous garantir que ce n’est pas le logiciel qui est responsable du quotient soporifique des présentations en entreprise, mais bien l’utilisation que l’on en fait.
Voici donc 3 raisons qui nous poussent à faire de mauvaises présentations, et qui dédouanent un peu le logiciel.
Savoir raconter une histoire n’est pas inné
Si l’utilisation de powerpoint est problématique de nos jours c’est principalement parce que personne ne nous a jamais expliqué à l’école, comment se structurent des histoires.
Car un oral c’est comme un livre, un film ou une série, il existe des règles qui permettent de capter l’attention, évoquer une problématique et y répondre de façon à intéresser, informer et convaincre son public.
Le souci c’est que nous sommes très peu à les connaître. La plupart d’entre nous utilise donc powerpoint comme les personnes qui l’entourent, répliquant les mêmes erreurs, remplissant des slides à la pelle, reprenant des bouts de présentations, et compilant toutes ses idées sans réel lien entre elles.
Une fois sur scène, la plupart d’entre nous essaye ensuite de connecter des points dans leur tête, rationalisant à postériori les différents slides, en espérant que cela aura du sens pour son public.
Et c’est bien évidemment une erreur. Sans notions de structure et de storytelling on s’éternise, on se perd, on essaye de convaincre au forcing sans jamais y parvenir. Avec ou sans logiciel cela n’y changera rien.
La culture visuelle ça s’apprend
Lorsque je lis ces articles proclamant la fin de powerpoint, je me rends compte que le principal reproche qu’on lui fait c’est qu’il est trop compliqué de faire de jolis slides, de mettre en valeurs des chiffres ou des graphiques de façon harmonieuse.
Et la vérité c’est que oui, c’est vrai !
On a beau savoir se servir de powerpoint, il n’est pas toujours facile de réussir à créer 20 ou 30 slides de façon uniforme, avec un design actuel et harmonisé.
On peut bien évidemment pointer du doigt le logiciel, ou espérer qu’un jour l’on crée une plateforme avec davantage d’exemples et de templates faciles à adapter, mais il restera toujours le souci de la culture visuelle.
Nous recevons à l’agence des milliers de slides chaque année, des centaines de briefs et je peux vous garantir que ce qui semble impactant pour le plus grand nombre est loin, mais très loin d’être acceptable pour un graphiste professionnel.
La culture visuelle et graphique, c’est un métier. Il existe des codes, des tendances, des méthodes pour valoriser un contenu, sans faire de la décoration de slides pour autant. Et qu’importe le logiciel que l’on utilise, si on ne possède pas cette culture visuelle, on a beau avoir des exemples et des templates, que l’on finira toujours par faire du « custom made », et gâcher le potentiel initial du dit modèle.
Une présentation est une prise de parole en public pas un alignement de slides
Last but not least, lorsque l’on souhaite que powerpoint périsse, c’est souvent pour manifester son agassement quant à l’ennui et au caractère prolongé des présentations en entreprise. Et il me semble que c’est une erreur d’appréciation.
Une présentation c’est pas juste des slides powerpoint, c’est à l’inverse surtout et avant tout un discours, une volonté d’exposer un contexte, identifier une problématique et de convaincre avec ses solutions.
C’est un acte de communication verbale et non verbale, qui lorsqu’il n’est pas maitrisé (voix, regard, gestes, verticalité, etc), comme c’est souvent le cas en entreprise, est aussi pénible pour le public qu’il ne peut l’être pour l’orateur. Et il est bien là le problème !
Quand j’explique pourquoi Powerpoint ne mourra jamais, je dis surtout que la problématique powerpoint concerne en réalité que très peu le logiciel. Si les présentations sont mauvaises c’est essentiellement parce qu’on ne sait pas communiquer à l’oral.
La construction d’un powerpoint est intimement liée à l’idée globale que l’on se fait du discours que l’on souhaite mettre en place, et face au manque de savoir faire, on contre balance souvent avec des tartines de slides.
On continuera toujours à faire des présentations en entreprise, à échanger et convaincre à l’oral, et la solution ne passe donc pas forcément par changer de logiciel (même si nous préférons keynote) mais essentiellement par plus de formation à l’école comme en entreprise.
Michael Dias
Fondateur de Spitch, Voyageur, Storyteller, Speaker, Coach de Dirigeants et grand passionné de Présentations.
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