Si vous nous lisez régulièrement vous savez que nous sommes de l’avis qu’une présentation réussie c’est bien plus qu’une belle présentation, qu’un joli powerpoint.
Que ce soit pour nos clients, ou lors de nos séances de formations, nous insistons, en effet, au quotidien sur l’importance d’un discours bien structuré, comme étape indispensable à une présentation efficace. Sans parler de la partie non verbale qui influence jusqu’à 80% de l’opinion que se fait le public de son orateur.
A ce propos, la semaine dernière, lors d’une formation chez Saunier Duval, un des participants a insisté sur ce point, en me demandant s’il pouvait faire l’économie d’une belle présentation, lorsque le discours, le pitch est efficacement structuré.
Et ma réponse a forcément été négative.
Que ce soit, le discours, les slides ou la prestation non-verbale, chaque étape a son importance lorsqu’il s’agit de convaincre à l’oral.
Un discours bien structuré organise l’argumentation, permet de parler à l’ethos au logos et au pathos de son auditoire. Alors que les slides et le non verbal viennent illustrer les différents points abordés, de façon à renforcer la cohérence du discours.
De plus, chaque étape permet d’engager des catégories de public différentes.
Nous ne percevons en effet pas tous les messages de la même façon. Il existe 3 types de profils dans chaque public, (visuel, auditif et kinesthésique), et nous nous devons de parler à l’ensemble de la salle comme à chacun en particulier, si nous souhaitons convaincre un maximum de personnes.
Certains ont en effet une tendance à percevoir et à se représenter une expérience de façon surtout visuelle (V), d’autres de façon plus auditive (A), et d’autres de façon plus kinesthésique (K) (système qui regroupe le toucher, l’olfactif et le gustatif). Ces modes différents de représentation se reflètent non seulement dans notre langage verbal, par les mots que nous employons, mais aussi dans notre langage non-verbal et dans notre personnalité.
Ainsi, pour se connecter avec une salle nous devons communiquer de façon complémentaire, en utilisant notre voix, des sons ou musiques pour engager les Auditifs. Utiliser des slides travaillés, des images impactantes et des représentations graphiques ludiques pour les Visuels. Et faire appel également aux émotions, aux différents sens de notre public pour les Kinesthésiques.
Et à vrai dire il n’y a pas d’individus d’une seule catégorie, chacun de nous possède une combinaison de ces 3 catégories, avec une proportion plus ou moins importante de chacune d’entre elles, et c’est donc pour cette raison que nous devons avoir recours à tous ces outils, et la belle présentation a ici une importance fondamentale.
Alors pourquoi les politiques n’utilisent pas de slides pendant leurs discours ?
Bonne question, toi au fond de la salle…
Essentiellement parce que leurs discours sont fait, la plupart du temps, face à un public conquis d’avance (militants ayant été payés pour se déplacer en meeting) avec applaudissements à la demande.
Le discours est orienté quasi exclusivement pour les journalistes et analystes présents, qui utiliseront des éléments de langages pour positionner leur jugement le lendemain.
Convaincre le public présent n’est généralement que bien secondaire, et il suffit de faire un sondage à la sortie d’un meeting politique pour s’en rendre compte, malheureusement…
Michael Dias
Fondateur de Spitch, Voyageur, Storyteller, Speaker, Coach de Dirigeants et grand passionné de Présentations.
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